Le Sharp Milano est un vélo électrique de fitness au design minimaliste et démontable. Il offre une agréable expérience de conduite et intègre des technologies connectées. Cependant, son coût élevé par rapport à ses performances peut refroidir certains utilisateurs. Voici notre analyse après une première prise en main.
À l’instar d’Acer et son Ebii, Sharp cherche à se renouveler en s’implantant dans le domaine de la mobilité urbaine. Après avoir lancé ses premières trottinettes électriques, la marque japonaise se lance dans l’aventure du vélo électrique. Le Sharp Milano, dévoilé l’automne dernier, est le premier d’une série de modèles en développement.
Conçu pour les grands gabarits et orienté fitness, le Milano est sur le point d’être lancé sur le marché européen. Nous avons eu l’opportunité de le découvrir et de le tester à Paris lors d’un après-midi. Voici notre compte-rendu de cette première rencontre.
Un vélo électrique de fitness au design affiné
Pour ses débuts dans l’univers du cycle, le Sharp Milano se présente comme un vélo électrique qui ressemble à un vélo traditionnel. La marque, fondée en 1912, cherche à séduire une clientèle plus jeune, estimant être peu connue des moins de 40 ans.
Son design sportif est mis en valeur par un cadre classique et fermé, disponible en taille M. Cependant, pour pouvoir l’utiliser, il faut mesurer au minimum 1,70 m et ne pas dépasser 1,90 m. Cela nous convient (nous mesurons 1,84 m), mais ce choix de design exclut déjà certains utilisateurs, ce qui est regrettable.
Malgré cela, le Milano est plutôt attrayant et épuré dans sa version noir mat, bien qu’une version grise soit également disponible. On pourrait presque le confondre avec un vélo classique, car la batterie est habilement cachée dans le tube diagonal. Cependant, sa capacité est assez limitée : 252 Wh (7 Ah). Selon Sébastien Bowe, responsable des comptes Sharp France, l’autonomie serait de 80 km, ce qui semble optimiste même avec le mode d’assistance le plus faible. La recharge s’effectue via un chargeur de 2 A, ce qui permet une charge complète en 3 à 4 heures, selon le manuel.
Il est important de noter que l’exemplaire du Sharp Milano que nous avons testé ne comprenait pas certains éléments qui seront inclus lors de l’achat. Le vélo sera par exemple équipé de garde-boue, d’un éclairage avant Promax de 20 lux, d’un feu arrière et d’une sonnette.
Un cadre démontable, à quoi ça sert ?
Ceux qui ont l’œil remarqueront quelques particularités du design : le cadre du vélo comporte en effet six points de fixation. En effet, le vélo électrique peut être démonté, ce qui facilite son transport dans certaines situations : voyage en train, transport dans le coffre d’une voiture, stockage dans un garage pendant l’hiver, etc.
Si l’on se réfère au manuel d’utilisation, le démontage du Sharp Milano semble être un processus complexe, à la manière d’un meuble Ikea. Il nécessite 18 étapes et plusieurs câbles à débrancher, avant que le cadre ne puisse être réellement démonté. Nous n’avons pas eu l’occasion de réaliser cette opération, mais l’image ci-dessous donne une idée du processus à suivre.
Les premières impressions après avoir testé le Sharp Milano
Nous étions impatients de parcourir quelques kilomètres avec ce vélo électrique. Le Sharp Milano est un vélo de fitness dans l’âme, avec des choix de design spécifiques comme ses fines roues de 28 pouces associées à des pneus Kenda Kwest d’une largeur de 28 mm. C’est très fin, il faut donc faire attention aux nids de poule ou aux trous fréquents sur les routes parisiennes. Sur les pavés, le VAE japonais est un peu inconfortable, mais ce n’est pas un problème majeur. La position avancée permet une bonne répartition du poids et donc une bonne absorption des vibrations.
Le directeur marketing France nous a même parlé d’un esprit fixie, confirmé par le guidon droit et court qui offre une conduite précise, ainsi que la courroie Gates CDN en carbone. Le Milano est donc un vélo électrique à une seule vitesse, simple et facile à utiliser. Il est également équipé d’un moteur arrière chinois Unitek G250R.
Un point négatif : le capteur de rotation
Le principal point négatif est que le moteur délivre ses 40 Nm de couple via un capteur de cadence (ou de rotation). Cela casse un peu l’esprit sportif du vélo, car on ne se dépense pas vraiment en pédalant. On constate ainsi un léger décalage entre le premier coup de pédale et le déclenchement de l’assistance.
En revanche, on atteint rapidement les 25 km/h, et on peut facilement dépasser les 30 km/h en pédalant. Cependant, en raison du poids du vélo (environ 19 kg) et de la limite de la courroie, il est impossible d’atteindre les 35 km/h sur un parcours plat.
Il a également été difficile de juger les freins à disque hydrauliques de Tektro (disque de 160 mm, deux pistons) : ils n’ont pas été très efficaces lors de notre test, probablement parce qu’ils n’étaient pas encore rodés. Nous leur faisons cependant confiance, en se basant sur nos expériences précédentes avec d’autres vélos électriques équipés des mêmes freins.
Un écran de qualité et une application dédiée
L’un des points forts du Sharp Milano est son écran. Il semble que la maison mère, Foxconn, via son partenaire Voltaira, y ait contribué. L’affichage moderne et unique met en avant la vitesse, le pourcentage de batterie et le niveau d’assistance, chacun étant associé à une couleur.
La marque ajoute d’autres informations de conduite – vitesse moyenne, vitesse maximale, kilométrage – que l’on peut faire défiler avec la commande au guidon. Celle-ci est très simple, avec des boutons « + » et « – » pour changer de mode, et deux autres petits boutons latéraux (infos et allumage).
L’application Sharp Life, que nous n’avons pas testée mais que nous avons consultée, ajoute quelques fonctionnalités comme le verrouillage du moteur et des statistiques de trajet. Le fabricant souhaite également vous permettre de commander chaque pièce à remplacer directement depuis l’application, auprès du revendeur de vélos de votre choix.
Lancement prévu pour la fin du printemps ?
Malgré ses origines japonaises, le vélo électrique a des racines chinoises. En effet, c’est Foxconn, qui a racheté la marque en 2016, qui est probablement à l’origine de sa production. Nous pouvons le confirmer : le vélo est bien fabriqué en Chine, mais assemblé en Europe, plus précisément en Roumanie.
Au moment de la rédaction de cet article, la date de disponibilité du vélo reste incertaine. Sharp est encore en train de travailler sur son réseau de distribution, en recherchant des revendeurs de vélos capables de prendre en charge le service après-vente, plutôt que des enseignes comme Fnac-Darty ou Boulanger. La garantie est de deux ans pour le cadre, la fourche, le moteur et son contrôleur, de 12 mois pour les autres composants et de 6 mois pour les pneus.
Un prix exorbitant
L’élément le plus déconcertant est le prix. Alors que le Sharp Milano était déjà annoncé à 2 499 euros en 2023, le prix actuellement affiché, entre 2 800 et 3 000 euros, est effrayant. C’est nettement plus élevé que d’autres vélos de fitness équivalents comme le Momentum Voya E+ ou le Decathlon Speed 900E.
Ce qui est particulièrement choquant, c’est que la marque américaine propose le clone du « City Vanture » à 999 dollars seulement ! Ce prix est difficile à justifier, et compte tenu de la concurrence sur le marché, les ventes risquent d’être faibles. Pourtant, la stratégie de Sharp est claire, selon Kai Thielen : la marque envisage de proposer toute une gamme de vélos électriques. Le directeur marketing précise que le prochain modèle sera le Grenoble, un VTT électrique semi-rigide, suivi d’un modèle urbain à cadre ouvert.
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